Pour conclure, je voudrais revenir sur trois questions qui reviennent souvent, lorsqu’on envisage un traitement d’orthodontie sur de jeunes enfants.
Première question : pourquoi embêter un enfant de cinq ans plutôt que de lui mettre des bagues à la puberté ?
Comme je l’ai dit, la doctrine majoritaire – du moins l’était-elle auparavant – était d’attendre le pic pubertaire pour appareiller et stimuler la croissance. Mais d’innombrables études et articles, ont démontré qu’après le pic pubertaire, on ne pouvait en réalité que stimuler la croissance de la mâchoire du bas ou la faire évoluer d’avant en arrière.
Deuxième question : intervenir sur un enfant jeune implique un traitement beaucoup plus long. Quand j’interviens sur un enfant de cinq ans, cela implique que je le suive jusqu’à ses onze ou douze ans, donc six à huit ans de traitement. Et des patients m’objectent que chez un autre orthodontiste,en un an et demi c’était réglé : il enlevait quatre dents, il mettait ses bagues et c’était fini, l’enfant avait des dents alignés.
Oui, c’est vrai, les dents sont alignées, mais on a profondément transformé la physiologie de l’enfant. Le sur-mesure, c’est plus long, mais le résultat est naturel. Entre un traitement plus court, plus brutal et un résultat moins parfait, c’est un débat qu’il faut avoir. Dans tous les cas, les phases de traitements de l’enfant dépassent rarement douze ou dix-huit mois, avec des visites tous les trois mois, puis des rendez-vous de contrôle annuels permettant d’en suivre l’évolution. Grâce au développement du numérique, des appareils orthodontiques programmés à l’avance et même de la qualité photo des smartphones, on peut d’ailleurs envisager des séances intermédiaires de contrôle à distance, depuis le domicile du patient.
Reste une troisième question, celle du prix. Oui, traiter l’enfant plus jeune coûte plus cher. C’est une question qu’il faut aborder avec le patient dès le départ.